John Kerry et Sergueï Lavrov, les chefs de la diplomatie américaine et russe se sont séparés à Londres sans parvenir à trouver un accord sur la sempiternelle question de l'Ukraine qui agite l'Europe, les États-Unis et la Russie depuis plusieurs semaines. Désormais, la question qui se pose est celle de savoir comment trouver une solution à la crise ukrainienne qui commence à durer. Alors que les nouvelles troupes russes ont débarqué en Crimée, le vendredi 14 mars dernier, les efforts diplomatiques se sont poursuivis à Londres pour tenter de trouver une solution pacifique à la crise qui secoue l’Ukraine depuis la chute du président Ianoukovitc.
Au terme de plusieurs heures d'entretiens, le secrétaire d'État américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne sont pas parvenus à un accord. Aucune solution n'a été trouvée au terme de deux semaines d'intenses activités diplomatiques qui auront néanmoins eu le mérite de ranimer un tant soit peu, la flamme éteinte en 1991 lors de la Guerre froide."Pas de vision commune" mais "un dialogue constructif"
Signe du fossé qui sépare Américains et Russes sur l'Ukraine, les deux ministres ont tenu des conférences de presse séparées vendredi. Après Sergueï Lavrov, John Kerry s'est exprimé devant la presse à Londres dans l'après-midi. Le ministre russe des Affaires étrangères a tout d’abord constaté l'absence de "vision commune" de Washington et Moscou sur la situation en Ukraine même si "le dialogue a été vraiment constructif". Il a en outre indiqué que la Russie respecterait "le souhait des habitants de la Crimée", lors du référendum de dimanche sur le rattachement de la Crimée à Moscou.
À une question relative aux incidents jeudi à Donetsk, dans l’est de l'Ukraine, Sergueï Lavrov a assuré que Moscou "n'a pas et ne peut avoir le projet d'envahir le sud-est de l'Ukraine au prétexte que les droits des Russes, Hongrois, Bulgares et Ukrainiens doivent être protégés". Des déclarations qui semblent minimiser la portée des menaces voilées d'intervention formulées quelques heures plus tôt par son ministère à Moscou
Sergueï Lavrov a enfin insisté sur l'enjeu de la Crimée aux yeux de Moscou: "la Crimée a beaucoup plus d'importance pour la Russie que n'en ont les Malouines pour le Royaume-Uni ou les Comores pour la France", a-t-il martelé.
Sanctions contre Moscou en cas de "oui" au référendum
De son côté, John Kerry a répété que le référendum était "illégitime", "contraire à la constitution de l'Ukraine, contraire au droit international". "Ni nous-mêmes ni la communauté internationale ne reconnaîtront les résultats de ce référendum".
Le diplomate américain a, par ailleurs, averti le Kremlin que les États-Unis et l'Union européenne imposeraient des sanctions concertées dès lundi si le référendum criméen était maintenu.
Une note d'espoir tout de même. "J'ai présenté un certain nombre d'idées au nom du président qui, pensons-nous sincèrement, peuvent ouvrir la voie à une avancée pour toutes les parties", a fait savoir le secrétaire d'État américain. Avant d'ajouter qu'il restait "profondément préoccupés par les importants déploiements de forces russes en Crimée et le long de la frontière à l'est avec la Russie", demandant leur retrait.
Une entente de surface affichée pour la postérité ?
Contrastant avec les divergences affichées par les deux hommes, le ministère russe des Affaires étrangères a publié sur son compte Twitter une série de photos des deux ministres, prises dans le parc de la résidence américaine.
On y voit les deux dirigeants à portée d'un ballon de football avec la légende humoristique "Mi-temps terminé, le match reprend".
chacun pour soi!!!!!
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