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mercredi 12 mars 2014

Quand Nicolas Sarkozy s'appelait Paul Bismuth

Pour sécuriser ses conversations téléphoniques avec l'ancien chef de l'État, Nicolas Sarkozy, son avocat Thierry Herzog lui a fourni l'identité d'une de son entourage nommée Paul Bismuth. C'est donc sous ce nom qu'a été enregistrée le téléphone portable de Nicolas Sarkosy. Mais à présent, avec l'ampleur prise dans les médias par l'affaire des écoutes téléphoniques  qui défraie la chronique, il semblerait que le véritable « Paul Bismuth » menace de saisir la justice.

C'est un nouveau volet qui pourrait s'ouvrir dans l'affaire des écoutes téléphoniques par la justice qui implique de Nicolas Sarkozy et son avocat. En effet, l'homme qui a servi de prête-nom à l'ancien président de la République menace de porter plainte, comme le révèle Le Canard enchaîné. Pour justifier l'achat de deux téléphones portables sous un nom d'emprunt, Thierry Herzog déclarait: «J'ai craint, avec raison, des écoutes sauvages ou des écoutes illégales, et j'ai fait en sorte de pouvoir converser avec Nicolas Sarkozy sans être écouté, j'avais hélas raison de le faire.» Nicolas Sarkozy aurait ainsi utilisé l'un de ces portables sous le nom de «Paul Bismuth».
Mais Paul Bismuth existe bel et bien puisqu'il s'agit d'une connaissance de Thierry Herzog, rencontrée sur les bancs du lycée Jacques-Decour, dans le IXème arrondissement de Paris, au début des années soixante-dix. Installé depuis longtemps en Israël , ce spécialiste de l'immobilier, qui travaille depuis 2005 pour Eden Tower, un constructeur spécialisé dans les ventes de luxe, déclarait au Canard enchaîné envisager de «porter plainte pour usurpation d'identité.» En effet, il aura fallu pour ouvrir cette seconde ligne que Thierry Herzog fournisse, en plus du nom de cet ancien camarade, une adresse et un numéro de carte d'identité.

Un nom choisi au hasard

«Nous étions copains, on buvait des cafés ensemble, on rigolait», se souvient Paul Bismuth dans L'Express . Alors que les deux hommes ne sont plus rentrés en contact depuis le lycée, Herzog l'aurait finalement appelé pour se justifier. «Je lui ai dit que j'étais choqué et étonné par cette pratique. Je n'ai pas pris de gants. Il n'a pas vraiment confirmé mais a joué sur les mots et tourné autour du pot.» Une conversation de 8 minutes selon l'hebdomadaire, et durant laquelle l'avocat aurait dit avoir utilisé le «premier nom qui lui serait passé par la tête».
Contacté par Le Figaro, Paul Bismuth n'a pas souhaité faire de déclaration complémentaire, il dit avoir pris un avocat et veut encore prendre le temps de la réflexion avant de prendre une décision. En France, une usurpation d'identité risque 15.000 euros d'amende et jusqu'à un an de prison.

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