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mercredi 12 mars 2014

Libye: La France cherche de nouveaux réseaux, désespérement...

Depuis la disparition tragique du «Guide» libyen le fantasque dictateur Mouammar Kadhafi, une instabilité sans nom a élu domicile dans ce vaste pays, engendrant çà et là un chaos qui va grandissant chaque jour davantage. Devant cette impasse les puissances occidentales, impuissantes que jamais, regardent, désarçonnées, la Libye se consumer à petits feux, sans lever le moindre petit doigt. Les institutions locales, mises sur pied à la hâte par les fameux «révolutionnaires» après la fin tragique de l'ancien tyran de Tripoli, peinent à réinstaurer l'autorité de l’État partout dans le pays. Le kidnapping en octobre dernier de l'ancien Premier ministre Ali Zeidan par les ex-rebelles, s'est offert à juste titre comme un remarquable champ d'illustration de notre assertion. Et que dire des nombreux enlèvements et assassinats signés par les factions politico-confessionnelles ou des clans régionaux qui se déchirent. Djihadistes ou mafieuses, ces forces centrifuges constituent à leur corps défendant, un véritable casse-tête libyen pour les chancelleries occidentales qui ne savent plus à quel saint se vouer.


En proie à cette cacophonie,  la France qui, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a été aux premières loges des forces de l'OTAN ayant précipité la chute de Kadhafi, cherche à se frayer un chemin pour engranger les bénéfices de son appui. En vain.

Les «réseaux» français broient du noir ...

La manne pétrolière libyenne, bien que touchée par les affrontements meurtriers entre clans pour son contrôle, reste éminemment attrayante pour la France et autres puissances occidentales. Sans compter les projets de reconstruction du pays après les ravages de la Guerre. Mais seulement voilà : les soupçons de collusion entre la France de Sarkozy la Libye de Kadhafi qui aurait financé la campagne électorale de 2007 de l'ancien président français à coup de dizaines de millions de dollars, valent à ce dernier le courroux de plusieurs milieux de Libyens qui l'accusent de «corruption» et font rejaillir l'opprobre sur une partie de son camp politique. Certes le feuilleton politico-judiciaire est loin d'être clos, mais au moins une certitude demeure: la France n'a pas perdu la Libye. Mais alors, comment faire pour se tailler la part du Lion dans le partage du gâteau national libyen ?
Hier, le Franco-Libanais Ziad Takieddine était l"un des maillons essentiels des réseaux français en Libye. Depuis ses déclarations fracassantes  sur le supposé financement de la campagne de Sarkozy par Kadhafi, cet ancien intermédiaire influent est tombé en disgrâce et se retrouve empêtré dans un feuilleton judiciaire dont le clap de fin ne semble pas être pour demain. Et comme un malheur ne vient jamais tout seul, Hassan Aldroe, vice-ministre libyen de l'industrie, considéré comme le relais de la France en Libye, a été assassiné à la mi-janvier.
 
Allo la Libye ? Ici la France ! L'abonné n'est pas disponible pour le moment...
Dans un tel contexte, à qui s'adresser pour conclure de juteux contrats dans un pays désormais instable, où les hommes les plus influents ne sont pas en réalité ceux qu'on croit ?  La récente visite à Tripoli d'un ancien membre du gouvernement Sarkozy présente donc, à ce titre, un intérêt certain. C'est avec beaucoup d'égards, bien que en toute discrétion, que Gérard Longuet, ex-ministre de la Défense, a été reçu en janvier dans la capitale et à Misrata. Au menu, des questions sécuritaires telles la formation des troupes, la remise à niveau de l'armée de l'air, le contrôle des frontières, car au-delà de simples aspects commerciaux, la France est engagée dans diverses opérations militaires au Mali et en Centrafrique. De relais crédibles en Libye, point focal des stratégies militaro-industrielles dans une région qu'elle a bien contribué à déstabiliser pour longtemps. Comme un pied de nez de l'histoire, des tribus issues des pays voisins, qui, par le passé, ont subi les attaques impérialistes de la Libye de Kadhafi, tel le Tchad, ou leur contrecoup, tel le Niger, font valoir leurs revendications sur le partage de la manne pétrolière. De victimes, elles passent à l’offensive, profitant du chaos actuel, dans un contexte où l’action politique repose avant tout sur le communautarisme institutionnalisé.
C’est dans ce contexte que se sont également mis à «bouger» les Toubous, ethnie nomade originaire du Tchad et du Niger et dont le président tchadien Idriss Deby est issu.
Les Touaregs, au cœur du conflit malien, ne sont pas en reste: avec une population à cheval, sur l’Algérie, le Niger et le Mali, ils réclament la nationalité libyenne pour 14.000 familles;  ils ont mené une action contre un champ pétrolier pour défendre leurs droits... Alors, y a-t-il quelqu'un dans la salle pour aider les Européens en général et les Français en particulier, à naviguer dans ces dédales à perdre la tête, avant d'atteindre le saint Graal des contrats juteux?

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1 commentaire:

  1. La politique est un jeu ou l'on peut soit perdre, soit gagner, alors les jeux ne sont pas encore faits!

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