«Les actes de la Russie sont dangereux et déstabilisants»,
a indiqué le porte-parole de l'exécutif américain Jay Carney dans un
communiqué. «Le Conseil de sécurité a reconnu cet état de fait samedi dans une
résolution à laquelle seule la Russie s'est opposée», a-t-il souligné.
La réaction
de Paris a suivi peu de temps après. «Le référendum qui s'est tenu aujourd'hui
en Crimée est illégal et contraire à la
Constitution ukrainienne. Il est d'autant plus illégitime qu'il s'est déroulé
sous la menace des forces d'occupation russe», déclare Laurent Fabius dans un
communiqué. Le ministre des Affaires étrangères s'est adressé ensuite à la
Russie. Moscou «doit reconnaître et respecter la souveraineté et l'intégrité
territoriale de l'Ukraine», poursuit-il. «La France appelle la Fédération de
Russie à prendre immédiatement des mesures qui permettent d'éviter une escalade
inutile et dangereuse en Ukraine.»
«Une farce de la pratique démocratique»
Londres, de
son côté, qualifie le référendum de «farce de la pratique démocratique». «Rien
dans la manière de mener le référendum ne peut nous convaincre qu'il s'est agi
d'un exercice légitime», dit le secrétaire au Foreign Office William
Hague. Il a appelé ses collègues de l'UE à appuyer des mesures «pour envoyer un
signal fort à la Russie et lui dire que ce défi à la souveraineté et à
l'intégrité territoriale de l'Ukraine aura des conséquences économiques et
politiques.» Les ministres européens des Affaires étrangères se réuniront dès
lundi matin à Bruxelles. Ils devraient décider de sanctionner des responsables
russes, sans toutefois frapper à la tête de l’État afin de laisser la porte
ouverte au dialogue avec Moscou. Plusieurs pays d'Europe de l'Est, comme la
Bulgarie, sont encore réticents à l'idée de sanctionner la Russie.
La ministre
italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, a exprimé dimanche soir
sa vive inquiétude après les résultats du référendum en Crimée, tout en
soulignant que «tous les canaux diplomatiques restaient ouverts». Dans un
communiqué, Federica Mogherini a souligné que l'Italie, comme ses partenaires
de l'Union européenne, le «jugeait illégitime» et a soutenu la résolution du
Conseil de sécurité de l'ONU, contre laquelle la Russie a mis son veto. «Il y a
encore de la place pour mettre fin à la crise. Tous les canaux diplomatiques restent
ouverts», à condition que «la Russie «n'annexe pas la Crimée», a ajouté le chef
de la diplomatie italienne.
À Angela
Merkel avec qui il s'est entretenu dans la journée, Vladimir Poutine a
réaffirmé la position de Moscou sur la question. «La Russie respectera le choix
des habitants de la Crimée», a déclaré le président russe, tout en réaffirmant
que le référendum respectait le droit international.
Voilà qui est dit !
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