Qui a dit que l'histoire ne se répète pas ? Souvenez-vous, en 2009 déjà, les suisses avaient provoqué le courroux de l'Europe en refusant les minarets dans leur pays, à travers l'une de ces votations dont ils gardent le secret. C'était il y a bientôt cinq ans. C'était il y a bientôt une éternité Ah, comme le temps passe si vite Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que nos voisins de la Confédération helvétique ont remis ça ! Oui, ils ont renouvelé le bail du blasphème en votant carrément et clairement contre "l'immigration de masse" (sic). La votation initiée par l'Union Démocratique du Centre, parti populiste à souhait, l'a certes emporté d'une courte tête, 50,3% seulement mais avec une participation élevée estimée à 56,5%, un bon score pour ce genre de scrutin en Suisse.
En 2009, il était question d'enlever toute visibilité à l'islam est terre Suisse en disant niet aux minarets. En 2014, il est clairement question de faire un pied-de-nez aux européens en retournant à la politique des quotas sur l'immigration communautaire.
Le vote des Suisses est formel : oui à la préférence nationale si chère aux partis d'extrême droite; oui à la discrimination selon les origines. En somme une sorte de bras d'honneur en direction de l'Europe qui prône la libre circulation des personnes et des biens.
Mais à vrai dire, faut-il tirer à boulets rouges sur la Suisse? Oh que non ! Et pour cause....
Les mêmes causes produisent les mêmes effets...
Il serait malaisé de nier l'évidence. Les suisses ont dit tout haut ce que nombre d'européens de base pensent tout bas. A vrai dire, un tel scrutin dans nombre de pays européens donneraient à n'en pas douter des résultats similaires à bien des égards. Qu'il s'agisse de la France, de l'Italie, de l'Espagne, de la Suède ou du Danemark, la montée des extrêmes n'est plus une simple vue de l'esprit.
Au bout du compte, peut-être bien que les Suisses, à travers leur bras d'honneur, ont au moins eus le mérite de poser clairement un problème que l'on persiste à éluder, à dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Il est temps pour chaque pays européen de balayer devant sa porte. En finir avec l'hypocrisie et dire clairement si l'immigration est une chance ou une menace. Le hic est que personne n'est favorable à une immigration zéro. Cela voudrait dire que tous reconnaissent du bout des lèvres que l'immigration est une chance pour les pays hôtes mais certains pour des raisons populistes et démagogiques, ont du mal à le reconnaître haut et fort, sur la place publique. Pourtant les faits sont là, têtus et crèvent les yeux. Mais à quoi peut bien servir la lumière du soleil si l'on a les yeux fermés ?
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