Tous les groupes politiques voteront mardi à l'Assemblée et au Sénat en
faveur de la prolongation de l'opération Sangaris en Centrafrique, y
compris ceux qui étaient les plus critiques sur l'intervention comme le
Front de gauche, a-t-on appris auprès de leurs responsables."La grande majorité des députés et sénateurs communistes et Front de
gauche voteront pour. Retirer les soldats français aujourd'hui serait
catastrophique pour la population", a déclaré à la presse le chef de
file du Front de gauche André Chassaigne.
"L'intervention a été nécessaire pour limiter le plus possible le
bain de sang", a t-il reconnu "mais elle n'a pas résolu le chaos.
La France doit être beaucoup plus offensive au niveau diplomatique au
sein de l'UE et de l'ONU, cette intervention doit être élargie".
Le
groupe UMP se prononcera aussi pour car "le vote UMP ne peut être
fondé sur un règlement de comptes à l'égard du gouvernement", selon son
président Christian Jacob.
"Nous avons beaucoup de critiques à
l'égard du président et du gouvernement, sur leur incapacité à
convaincre nos alliés européens de se joindre à l'opération, sur le
financement de l'opération qui pèsera sur le budget de la défense",
a-t-il déclaré.
"Je me ferai l'écho de ces critiques, mais l'action de
nos militaires a permis d'arrêter les massacres à Bangui et leur départ
les ferait redémarrer", a-t-il estimé
Selon Christian Jacob, le nombre de
votes contre au sein de l'UMP "sera très faible" de l'ordre d'une
dizaine et les abstentions un peu plus nombreuses. Parmi eux
l'ancien ministre Bruno Le Maire a affirmé dans une tribune au Monde
qu'il voterait contre. Pierre Lellouche, lui aussi ancien ministre de droite, hésite encore.
"Mon vote dépendra des réponses du gouvernement" lors du débat, a-t-il fait savoir dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
L'UDI votera pour, tout en exprimant des "réserves" selon son porte-parole Philippe Vigier.
"On
ne nous a pas dit toute la vérité sur la situation de ce pays. Tout
cela va durer beaucoup plus longtemps qu'annoncé. Il faut d'urgence une
réponse européenne, la France ne peut pas porter seul un tel fardeau", a
déclaré M. Vigier.
Socialistes, écologistes et radicaux de gauche avaient déjà indiqué qu'ils voteraient pour.
En somme, il n'y aura aucune surprise cet après midi au parlement et la présence des soldats français en Centrafrique a encore de "beaux jours" devant elle.
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