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dimanche 5 janvier 2014

Quel avenir pour les banques africaines face à la concurrence européenne ?

Les banques africaines, à l'instar des banques européennes, doivent résulter d’un nouveau paradigme bancaire centré, sur la croissance, la maîtrise des risques et la gouvernance.
Sans être condamnée au gigantisme, qui a montré récemment les limites du « too big to fail », mais, ne serait ce que pour satisfaire aux nouvelles règles de prudence, la banque est tenue d’atteindre un niveau suffisant pour rentabiliser ses fonds propres. Cette évidence amène à certaines priorités, en particulier d’ordre commercial : novation en matière de produits et services, reconnaissance du client (on va désormais à lui au lieu de l’attendre), création d’agences ou de simples points de représentations, il y a une agence pour 7100 habitants au Maroc, une pour 90 000.
C’est la qualité des ressources humaines qui fera la différence.
Si les risques sont multiples, on n’oubliera pas que le risque dominant, qui est celui qui correspond au métier de banquier, est le risque d’intermédiation. Sans pour autant négliger le risque systémique, qui échappe aux banques, l’essentiel demeure le risque lié au crédit : la banque doit faire du crédit, car elle en vit, mais du « bon crédit », dans le respect de la réglementation. Le risque du crédit demeure, dans le contexte incertain qui perdure, un point de vulnérabilité des banques qui explique la baisse des rentabilités actuelles, provoquées généralement par l’importance des provisions constituées ou à constituer.

La qualité des ressources humaines
On a beaucoup parlé (peut-être trop) de la gouvernance. Or, la bonne gouvernance, outre les points ci-dessus, répond avant tout à une obligation sociale. Partant de cette priorité sociale, plus que jamais, dans le contexte concurrentiel actuel (« La grande bataille des banques africaines » titre le journal économique français Les Echos du 8 décembre dernier), c’est la qualité des ressources humaines qui fera la différence. On jugera la banque au travers de leur capacité à recevoir et à servir le client. Ainsi, tout cadre de banque devra réunir les trois qualités suivantes : primo, avoir la perception qu’il dépend du client. Ensuite, être un technicien parfaitement formé et informé sur les évolutions de son « métier » et ayant une parfaite maîtrise de sa spécialité. Tertio, être un gestionnaire ayant la préoccupation de la rentabilité de son entreprise dans les respects d’une réglementation évolutive et de plus en plus complexe. C’est dire l’importance grandissante de la fonction « ressources humaines » dans les recrutements, dans la formation, dans la gestion.

Le plus et le moins
L’évolution des banques africaines des pays de la zone franc comporte des éléments positifs et des aspects inquiétants. Parmi les aspects positifs : le renforcement des fonds propres et de la supervision constituent une garantie pour les épargnants : les banques africaines sont généralement saines et profitables. Elles sont considérées par les opérateurs économiques comme constituant un des secteurs d’activité les plus performants. Comme éléments inquiétants : l’influence croissante des banques étrangères risque de voir échapper aux pays d’accueil les centres de décision. Le financement du développement suppose une présence et une adaptation au contexte local qui pourraient ne plus être la principale préoccupation des décideurs. Le marché bancaire reste ouvert, mais la bataille concurrentielle qui ne fait que commencer fera des victimes. Il faudra être fort pour gagner et se doter de moyens qui, fort heureusement, ne sont pas que financiers.

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