Des flux migratoires en augmentation
Les migrations intra-européennes ont doublé en dix ans, observe en revanche le rapport de 282 pages. Entre 2003 et 2012, le nombre de migrants européens au sein de la communauté est passé de 1,3% à 2,6% de la population totale. Faisant écho aux inquiétudes des eurosceptiques, la Commission constate de plus que les flux de migrations en direction des pays européens dotés d'un fort taux d'emploi ont été plus importants que ceux en direction des pays européens à faible taux d'emploi. Mais le crédit donné au parti nationaliste s'arrête là.
Le mythe du "tourisme social"
Malgré une hausse sensible du nombre d'immigrés inactifs entre 2006 et 2012 au Royaume-Uni, le rapport porte un coup au mythe du benefit tourism - "tourisme social" - que véhicule le gouvernement britannique, poussé par la montée du parti populiste UKIP. Dans les faits, les immigrés en provenance d'un autre pays européen ne représentent en moyenne que 5% des personnes bénéficiaires d'aides (complément retraite, allocations chômage et autres minimas).
Il en va de même pour le système de santé. Bien loin de profiter outrageusement de nos soins, la Commission démontre que les migrants européens ne totalisent que 0,2% des dépenses de santé de leur pays d'accueil, soit 0,01% du PIB.
Les immigrés contribuent plus qu'ils ne profitent
D'après le rapport, les migrants en provenance des Etats de l'Est qui ont joint l'Union Européenne en 2004, ont même contribué positivement aux finances du Royaume-Uni. "La vaste majorité des migrants se rendent au Royaume-Uni pour travailler et contribuent plus qu'ils ne profitent du système de sécurité sociale, simplement car ils sont en moyenne plus jeunes que la population et en âge de travailler", a insisté le porte-parole de la Commission européenne Jonathan Todd, lundi lors d'un entretien avec la BBC.
"Plus vous accueillez de migrants de l'Union, mieux votre système de sécurité sociale se porte", a conclu Jonathan Todd, précisant qu'il était important de se baser sur des faits et non des impressions. Contrairement à ce que certains, inquiets de la prochaine fin des restrictions aux Roumains et Bulgares, clament haut et fort, il ne serait donc pas dans l'interêt de l'UE de remettre en cause la libre circulation des personnes au sein de l'espace Schengen.
Yves Herman
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