Centrafrique : les pays africains évacuent leurs ressortissants de Bangui

De nombreux pays africains parmi lesquels le Cameroun, le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Niger, le Mali et le Sénégal ont commencé à évacuer leurs ressortissants de la République centrafricaine. Ces évacuations interviennent dans un contexte apocalyptique, marqué par les violences interconfessionnelles et la détérioration de la situation humanitaire. Malgré le déploiement des 1.600 soldats français en Centrafrique et de près de 4.000 militaires africains, les affrontements meurtriers entre musulmans partisans des ex-rebelles de la Séléka et milices chrétiennes "anti-balaka" continuent de faire rage. Ces tueries ont fait plus de 1.000 morts depuis le mois de décembre et l'ONU estime à 935.000 le nombre de déplacés. Les organisations humanitaires peinent à fournir soins et nourriture aux plus de 100.000 personnes qui sont regroupées dans le principal camp de réfugiés, à l'aéroport de Bangui.  

Le gouvernement malien a affrété deux avions pour évacuer près de 500 de ses ressortissants dimanche. Vendredi déjà, 150 Nigériens sont arrivés à Niamey. Le Tchad a rapatrié environ 12.000 personnes par terre ou par air. Un nombre plus élevé que celui des autres pays parce que les Tchadiens sont  particulièrement visés par les chrétiens qui accusent les forces tchadiennes de soutenir les ex-rebelles de la Séléka, même N'djamena a démenti cette assertion. Le Sénégal a quant à lui rapatrié plus de 200 personnes. Pour leur part, des ressortissants guinéens, maliens et gambiens ont voyagé dans le vol spécial affrété par le Sénégal, pour porter secours à ses ressortissants bloqués à Bangui par le conflit politico-religieux en Centrafrique. Environ 3 700 Camerounais résidant en Centrafrique ont été rapatriés et le Cameroun a mis sur pied un pont aérien toujours ouvert. 1620 Nigérians ont regagné Abuja. 200 ivoiriens sont rentrés à Abidjan. Une centaine de gabonais on été évacués contre 600 congolais et 275 soudanais.

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