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samedi 15 mars 2014

VATICAN : En une année seulement, le pape François a réussi à redorer le blason de l’Église catholique

Le chef de l’Église catholique a célébré jeudi dernier, la première année de son pontificat. En une année seulement, le pape François, premier pape argentin de l'histoire, a acquis à son corps défendant, une popularité inédite pour un souverain pontife, suscitant du coup de nombreux espoirs chez les fidèles mais pas que. Car à la vérité, l'on doit de dire que la popularité du pape actuel dépasse largement les frontières du Vatican et de l’Église catholique. 
De la même manière avec laquelle il avait commencé son pontificat, le pape a demandé aux croyants de prier pour lui. L'on se souvient que le 13 mars 2013, apparaissant pour la première fois à son balcon, le pape nouvellement élu s’était incliné devant la foule massée place Saint-Pierre en implorant la bénédiction des fidèles. Une image qui est restée gravée dans les esprits de nombreux catholiques. Une demande qu'il aime tant réitérer à ses interlocuteurs pour rappeler aux croyants l’essentiel de la foi, le Christ. Car, c’est bien cette mission que s’est donnée François, revenir à l’humain, au pauvre, à l’image de Saint François d’Assise, dont il a pris le nom lors de son élection.

Une popularité sans précédent pour un souverain pontife
Le pape François fascine. Pour mener à bien son action, il n’a pas hésité à bousculer les traditions de l’Église, amenant un vent de changement dans les couloirs du Vatican. Tout au long de sa première année de pontificat, Jorge Mario Bergoglio de son vrai nom, 77 ans, a mené ainsi une vie simple dans un trois-pièces de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, loin des ors du palais pontifical, et renoncé à la croix en or et à la mosette (petite cape) rouge de son prédécesseur. Ses appels téléphoniques à des inconnus qui lui avaient envoyé des messages ont défrayé la chronique partout dans le monde, de même que le récent selfie avec un groupe de jeunes à Rome. La liste de ces petits gestes quotidiens n’en finit pas de s’allonger tant et si bien qu’il a désormais acquis une popularité inédite.
Plus de 12 millions de "followers" le suivent sur Twitter en neuf langues, et si l'on compte les retweets, il est plus lu que le président américain Barack Obama. Selon l'institut de sondage Eurispes, il est plébiscité par 87 % des Italiens. Aux États-Unis, il a été élu homme de l'année 2013, a fait la couverture de "Time", mais aussi des magazines people branchés "Esquire" et "Rolling Stone". En Italie, un nouvel hebdomadaire, "Il mio papa" ("Mon pape"), lui est même entièrement consacré.
En un an, le pape François a radicalement changé l’image de l’Église catholique partout dans le monde. Le chef de l’État du Vatican a su insuffler une simplicité réelle dans le style, la gouvernance et la méthode, dans le but de redorer le blason de l’Église, d’en restaurer la respectabilité, notamment après la période houleuse marquée par les scandales à répétition de la fin de pontificat de Benoît XVI.

Une image de réformiste certes mais les réformes se font attendre...
Et si en réalité le pape François n'était qu'un homme rusé et habile? Sur la forme, il a fait un parcours sans faute. Mais sur le fond, on est toujours en attente d’une architecture de grandes réformes. Si le pape a soufflé le chaud et le froid avec des petites phrases distillées ça et là et a suscité beaucoup d’espoir, ne risque t-il pas de  provoquer des déceptions, car il n’y aura pas de changement au niveau doctrinal ?
Nombre d’observateurs du Vatican partagent cette analyse. Sur le plan de la gouvernance de l’Église, l’un des dossiers pour lesquels il a été élu, le souverain pontife a pris le problème à bras le corps et entamé des réformes incontestables certes, mais n'est-il pas plus compliqué de changer les choses quand on touche aux sujets de fond, à la discipline, à la tradition ou encore au dogme de l’Église? Ceux qui croient que le pape François touchera à l’avortement, au mariage homosexuel ou à l'euthanasie seront bien déçus car aucun pape ne peut toucher au dogme qui fonde l’Église. Et à vrai dire,  le pape François n'est pas plus progressiste que son prédécesseur sur les questions de mœurs.
Dans les milieux catholiques progressistes, comme le mouvement de base né en Autriche "Nous sommes l'Église", François est vu positivement, mais une déception commence à être perceptible face à l'absence de tournants forts. Pour l’heure, c’est la question de la famille et des divorcés remariés qui occupent le Vatican. Le pape François en a fait sa priorité et a convoqué un synode des évêques en octobre prochain. L’attente des fidèles est très forte sur la question et, selon nombre d’experts, il se peut que le souverain pontife aille vers une plus grande ouverture de l’Église aux divorcés remariés, pour les sacrements du mariage.
 Le moins que l'on puisse faire est de croiser les doigts, mieux de prier pour le pape pour que sa popularité grandissante ne joue pas contre lui tôt ou tard, dans une société de l'image où les icônes d'hier peuvent devenir les martyrs de demain.

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