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dimanche 16 mars 2014

Ukraine : comment et pourquoi l'Europe est incapable de sanctionner la Russie

La Russie de Poutine est en train d'annexer l'Ukraine. Lentement certes mais surement. Au vu et au su de tous. Au grand dam de la communauté internationale qui regarde, impuissante ou presque? Déjà, la Crimée est occupée et les forces de Poutine malgré ses dénégations car personne n'est dupe pour un sou. Loin de là. Les troupes de Poutine sont massées en grappes serrées de part et d'autre de la frontière Est de l'Ukraine, probablement prêtes à sauter le dernier pas pour envahir l'Est russophone du pays et pourquoi pas tout le pays pendant qu'elles y sont! Puisqu'un boulevard serait alors ouverte devant elles.
Est-ce que 2014 sera un nouveau 1914 ? Nous en sommes encore bien loin éloignés certes, mais, cela dit, aucun observateur en 1914 n'avait vu venir le pire. 
Et pendant ce temps, l'Europe a peur. Peur de de sanctionner la Russie , peur de frapper Poutine sur le portefeuille, c'est à dire là où ça fait mal. Mais pourquoi diantre l'Europe a t-elle si peur? D'où vient cette peur bleue si ce n'est de son iignorance économique qui trouve sa meilleure expression dans le mercantilisme à outrance qui ronge et gangrène les classes politiques européennes.
Un des événements qui va déterminer la suite de cette histoire est la réaction de l'Europe - pas de l'Union européenne, qui n'a ni voix ni politique, mais des principales nations européennes, notamment la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Vont-ils punir la Russie pour son intervention en Crimée ou la laisser faire et ainsi encourager Poutine à continuer dans ses agressions ? Personne ne songe à attaquer la Russie militairement, mais l'étendue des sanctions économiques potentielles pourrait bien déterminer l'avenir de la politique russe.
Or, comme chacun sait, pour que des sanctions économiques soient efficaces, il faut un relatif accord international pour les mettre en place. Si, par exemple, les banques russes sont bloquées dans un pays mais peuvent continuer à y investir par des partenariats avec le pays voisin, la punition ne sera sentie par personne.
Les États-Unis semblent déterminés à sanctionner la Russie. Et les nations européennes ont condamné l'incursion en Crimée dans les termes les plus forts. Mais, très très vite, elles ont fait savoir que cette condamnation ne serait pas assortie d'actions concrètes. On voit bien là l'audace et le courage politique du leadership européen.
Quelle raison ? Ces raisons sont purement économiques, mais d'une mauvaise manière économique. Les dirigeants politiques savent bien qu'ils vivent à une période de crise, que leurs fortunes politiques sont liées à la situation économique, et ils ont une peur bleue de se faire vider aux prochaines élections. Tout ce qui peut faire du mal à l'économie est à éviter.
Dans cette idée, la raison pour laquelle il ne faudrait pas sanctionner la Russie c'est parce que les entreprises russes “investissent” en Europe. Cet “investissement,” nous en avons besoin, et si nous ne le recevons pas, nous irons mal, car dans la guerre économique mondialisée, il y a une bataille à somme nulle pour que chaque pays attire le plus d'investissement.
Cette vision trouve son paroxysme le plus caricatural dans la situation britannique. Depuis les années 90, la Grande-Bretagne est devenue un havre pour les oligarques russes. Avec des limitations sur les nouvelles constructions, l'argent russe a fait exploser les prix de l'immobilier à Londres, et à travers le statut fiscal de “non-domicilié”, la Grande-Bretagne est devenue un paradis fiscal pour les oligarques de tous les pays. 
Au regard de tout ce qui précède, on l'aura compris : on ne peut pas scier la branche sur laquelle l'on est assis.
La Russie est probablement en train d'envahir l'Ukraine. La Crimée a déjà été envahie et les troupes russes sont actuellement massées à la frontière Est de l'Ukraine, peut-être prêtes à envahir l'Est russophone du pays (ou tout le pays?).
Est-ce que 2014 sera un nouveau 1914 ? Nous sommes encore bien loin de cela - mais, cela dit, personne en 1914 ne pensait que nous étions à la veille de la pire guerre jamais connue.
Un des événements qui va déterminer la suite de cette histoire est la réaction de l'Europe - pas de l'Union européenne, qui n'a ni voix ni politique, mais des principales nations européennes, notamment la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Vont-ils punir la Russie pour son intervention en Crimée ou la laisser faire et ainsi encourager Poutine à continuer dans ses agressions ? Personne ne songe à attaquer la Russie militairement, mais l'étendue des sanctions économiques potentielles pourrait bien déterminer l'avenir de la politique russe.
Or, comme chacun sait, pour que des sanctions économiques soient efficaces, il faut un relatif accord international pour les mettre en place. Si, par exemple, les banques russes sont bloquées dans un pays mais peuvent continuer à y investir par des partenariats avec le pays voisin, la punition ne sera sentie par personne.
Les Etats-Unis semblent déterminés à sanctionner la Russie. Et les nations européennes ont condamné l'incursion criméenne dans les termes les plus forts. Mais, très très vite, elles ont fait savoir que cette condamnation ne serait pas assortie d'actions concrètes. On voit bien là l'audace et le courage politique du leadership européen.
Quelle raison ? Ces raisons sont purement économiques, mais d'une mauvaise manière économique. Les dirigeants politiques savent bien qu'ils vivent à une période de crise, que leurs fortunes politiques sont liées à la situation économique, et ils ont une peur bleue de se faire vider aux prochaines élections. Tout ce qui peut faire du mal à l'économie est à éviter.
Le problème est que cette peur de sanctionner la Russie vient souvent d'un type d'ignorance économique particulièrement répandu dans les classes politiques européennes : le mercantilisme.
Dans cette idée, la raison pour laquelle il ne faudrait pas sanctionner la Russie c'est parce que les entreprises russes “investissent” en Europe. Cet “investissement,” nous en avons besoin, et si nous ne le recevons pas, nous irons mal, car dans la guerre économique mondialisée, il y a une bataille à somme nulle pour que chaque pays attire le plus d'investissement.
Cette vision trouve son paroxysme le plus caricatural dans la situation britannique. Depuis les années 90, la Grande-Bretagne est devenue un havre pour les oligarques russes. Avec des limitations sur les nouvelles constructions, l'argent russe a fait exploser les prix de l'immobilier à Londres, et à travers le statut fiscal de “non-domicilié”, la Grande-Bretagne est devenue un paradis fiscal pour les oligarques de tous les pays.
La Russie est probablement en train d'envahir l'Ukraine. La Crimée a déjà été envahie et les troupes russes sont actuellement massées à la frontière Est de l'Ukraine, peut-être prêtes à envahir l'Est russophone du pays (ou tout le pays?).
Est-ce que 2014 sera un nouveau 1914 ? Nous sommes encore bien loin de cela - mais, cela dit, personne en 1914 ne pensait que nous étions à la veille de la pire guerre jamais connue.
Un des événements qui va déterminer la suite de cette histoire est la réaction de l'Europe - pas de l'Union européenne, qui n'a ni voix ni politique, mais des principales nations européennes, notamment la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne. Vont-ils punir la Russie pour son intervention en Crimée ou la laisser faire et ainsi encourager Poutine à continuer dans ses agressions ? Personne ne songe à attaquer la Russie militairement, mais l'étendue des sanctions économiques potentielles pourrait bien déterminer l'avenir de la politique russe.
Or, comme chacun sait, pour que des sanctions économiques soient efficaces, il faut un relatif accord international pour les mettre en place. Si, par exemple, les banques russes sont bloquées dans un pays mais peuvent continuer à y investir par des partenariats avec le pays voisin, la punition ne sera sentie par personne.
Les Etats-Unis semblent déterminés à sanctionner la Russie. Et les nations européennes ont condamné l'incursion criméenne dans les termes les plus forts. Mais, très très vite, elles ont fait savoir que cette condamnation ne serait pas assortie d'actions concrètes. On voit bien là l'audace et le courage politique du leadership européen.
Quelle raison ? Ces raisons sont purement économiques, mais d'une mauvaise manière économique. Les dirigeants politiques savent bien qu'ils vivent à une période de crise, que leurs fortunes politiques sont liées à la situation économique, et ils ont une peur bleue de se faire vider aux prochaines élections. Tout ce qui peut faire du mal à l'économie est à éviter.
Le problème est que cette peur de sanctionner la Russie vient souvent d'un type d'ignorance économique particulièrement répandu dans les classes politiques européennes : le mercantilisme.
Dans cette idée, la raison pour laquelle il ne faudrait pas sanctionner la Russie c'est parce que les entreprises russes “investissent” en Europe. Cet “investissement,” nous en avons besoin, et si nous ne le recevons pas, nous irons mal, car dans la guerre économique mondialisée, il y a une bataille à somme nulle pour que chaque pays attire le plus d'investissement.
Cette vision trouve son paroxysme le plus caricatural dans la situation britannique. Depuis les années 90, la Grande-Bretagne est devenue un havre pour les oligarques russes. Avec des limitations sur les nouvelles constructions, l'argent russe a fait exploser les prix de l'immobilier à Londres, et à travers le statut fiscal de “non-domicilié”, la Grande-Bretagne est devenue un paradis fiscal pour les oligarques de tous les pays.

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La peur de sanctionner économiquement la Russie pour son intervention en Crimée vient d'un type d'ignorance économique particulièrement répandu dans les classes politiques européennes : le mercantilisme.
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La peur de sanctionner économiquement la Russie pour son intervention en Crimée vient d'un type d'ignorance économique particulièrement répandu dans les classes politiques européennes : le mercantilisme.
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La peur de sanctionner économiquement la Russie pour son intervention en Crimée vient d'un type d'ignorance économique particulièrement répandu dans les classes politiques européennes : le mercantilisme.
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