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lundi 17 mars 2014

SOMMETS FRANCE - AFRIQUE : VOUS AVEZ DIT RUPTURES DANS LA CONTINUITE ?

Jacques Chirac entouré de présidents africains
Depuis la première édition du grand raout France-Afrique en 1973, Paris et ses alliés du continent noir se sont réunis en sommet à 25 reprises. Véritable vitrine d’une relation historique souvent caricaturée, les sommets France-Afrique s’inscrivent dans une relation diplomatique à souffle long, marquée du sceau de la complexité. Le sommet de l’Élysée convoqué par le président François Hollande entend dépoussiérer les relations franco-africaines
au sommet franco-africain de Biarritz, en 1994, faisant ses adieux à une communauté dont il avait su sceller le destin grâce à sa sensibilité « très proche de la sensibilité africaine », pour citer son vieux compère ivoirien Houphoüet-Boigny.
A la veille de l’ouverture d’un nouveau sommet à l’Élysée, présenté comme un tournant dans la politique africaine de Paris, il est utile de rappeler les propos de François Mitterrand, qui en disent long surtout sur l’esprit qui a fondé ces grands rendez-vous entre Paris et ses alliés africains.
Le « syndrome Foccart »
C’est à l’initiative du chef de l’Etat nigérien Hamani Diori que le premier sommet franco-africain s’est tenu le 13 novembre 1973 dans la capitale française, sous la présidence de Georges Pompidou. L’objectif était d’offrir un nouveau cadre de dialogue entre la France et l’Afrique francophone qui, malgré les indépendances, avaient du mal à sortir de son face-à-face colonial.
A l'époque, il s’agissait d’un cadre encore modeste, dans la mesure où cette première édition de ce qui allait devenir plus tard le grand raout franco-africain ne réunissait que sept chefs d’Etat ou de gouvernement et quatre délégations ministérielle
L’habileté de ses concepteurs résidait ailleurs, comme l’a si bien expliqué l’historien Jean-Pierre Bat dans son opus consacré à la politique africaine de la France, Le syndrome Foccart (Collection « Folio Histoire », Gallimard). Foccart, du nom du conseiller de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou pour les affaires africaines et malgaches, entre 1959 et 1974.
Un sommet tous les ans
 Avec l’organisation de cette première réunion au sommet en 1973, les relations franco-africaines sont entrées dans l’ère post-coloniale, même si ces grandes rencontres continueront pendant encore longtemps de symboliser aux yeux de leurs pourfendeurs le maintien d’une forme de domination de l’ex-métropole.
C’est sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing que se déroule en 1975, à Bangui (Centrafrique), la deuxième édition du sommet franco-africain. En raison de l’intérêt que suscite l’événement, la décision est alors prise de renouveler l’expérience chaque année, alternativement en Afrique et en France. Le calendrier annuel sera respecté jusqu’à 1990, date à partir de laquelle les rencontres franco-africaines auront lieu tous les deux ans
Un lieu de rencontre pour le continent
Le format du sommet, qui fut à ses débuts, pour citer l’ancien président sénégalais Leopold Sedar Senghor, une « réunion de famille » francophone, a également évolué au cours des années, avec l’ouverture de la participation aux lusophones et anglophones, faisant ainsi voler aux éclats la notion de « pré carré » qui a longtemps dominé la pensée africaine de la France.
C’est le président français Valéry Giscard d’Estaing qui émit à Bangui le vœu d’élargir l’aide française à l’ensemble de l’Afrique et de voir les lusophones et autres anglophones participer aux conférences France-Afrique. Ce sera chose faite, bien que timidement, dès le rendez-vous de l'année suivante à Paris, avec l’ouverture de la participation au Cap-Vert et à la Guinée-Bissau.
En réalité, les rendez-vous France-Afrique sont longtemps restés essentiellement une réunion de famille « françafricaine ». C’est au fil des années 1990, avec la présence croissante des dirigeants de pays anglophones et lusophones, que le sommet franco-africain est devenu un lieu de rencontre pour l’ensemble du continent.

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1 commentaire:

  1. L'AFRIQUE-EUROPE toujours cette relation ambigue qui subsiste, des vieillard qui tiennent les rennes et nous ne sommes que des pions qu'ils poussent.

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