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jeudi 13 mars 2014

L’immigration n'a t-elle aucun impact sur les comptes de la Sécurité sociale malgré les idées reçues?

Secoués par une crise économique sans nom qui les minent depuis quelques années, certains pays européens n'hésitent pas à réduire les prestations sociales dues aux travailleurs étrangers. C'est le cas du Royaume-Uni qui considère sans rire que l'immigration est un lourd fardeau pour les finances du pays. Pourtant la réalité statistique du phénomène n'est pas facile à démontrer. En France, les deux principales études consacrées au sujet ont abouti à des résultats diamétralement opposés. Et c'est le moins que l'on puisse dire.

La première étude conclut que les immigrés coûtent plus qu'ils ne rapportent à la protection sociale. Entre 2010 et 2012, la facture moyenne s'élève à 17 milliards d'euros. Une somme non négligeable car c'est tout de même l'équivalent du déficit de la sécurité sociale pour l'année 2011. Et comme il fallait s'y attendre, voilà que le Front national s'est rué sur cette étude comme un chien sur un os pour la crier sur les toits, pour alimenter comme il sait bien le faire, les brandons de la discorde et de la haine de l'étranger. Sauf que le résultat est très vite remis en cause par une autre étude réalisée par des économistes  de renom tels que Xavier Chojnicki et Lionel Ragot et basée sur l'année 2005.
D'après eux cette année là, l'immigration a fait gagner 4 milliards d'euros aux comptes de la sécurité sociale. Dans le détail, les natifs sont bénéficiaires nets pour la branche retraite et santé et les immigrés eux sont bénéficiaires en matière d'allocation familiale, de chômage et d'aide au logement. Ces nuances s'expliquent par le portrait-robot de la population immigrée française. Moins formée, elle est plus souvent victime du chômage que la population de souche, elle est aussi plus féconde. Enfin numériquement elle est très concentrée dans la tranche des 25-60 ans, au moment où l'on contribue le plus au régime général de la sécurité sociale. D'où ce léger excédent.

Mais qu'est-ce qui fonde et justifie la différence nette entre les deux études ?
La première étude, alarmiste à souhait, a comptabilisé dans les charges, l'aide publique au développement en estimant que cette aide est liée politiquement à l'immigration ! La vérité est pourtant que la coopération n'entre pas dans les comptes de la sécurité sociale. L'autre raison s'explique par la prise en compte du coût des enfants d'immigrés nés sur le sol français. C'est vrai que les enfants par nature coûtent plus qu'ils ne contribuent aux comptes de la sécurité sociale. Mais pour être complet, il faudrait prendre en compte les enfants de plus de 18 ans qui eux travaillent et contribuent positivement à l'équilibre de la sécurité sociale.
Par ailleurs, l'excédent dégagé pour une année que met en lumière cette étude n'est pas automatique, il y a parfois un déficit. En moyenne, à court terme, l'impact de l'immigration sur le financement de la protection sociale est neutre, comme c'est le cas dans les pays développés où des études similaires ont été conduites. À long terme, il est forcément positif, car sans l'accroissement de la population engendrée par l'immigration, il faudrait consacrer une part bien plus importante de la richesse nationale au financement de la protection sociale.

Vers plus d'immigration pour équilibrer les comptes sociaux ?
C'est le concept d'immigration de remplacement lié au vieillissement général de la population. D'ici 2050 l'Allemagne aura perdu 30 % de sa population active, d'ici 2100 la population active du Japon sera réduite de moitié. C'est pourquoi l'Allemagne s'emploie déjà depuis quelques années, à pallier le déficit de naissance par l'immigration qui du coup, s'offre au passage comme une solution de remplacement de sa population active vieillissante. Mais à vrai dire, le vieillissement de la population est si rapide et massif dans nombre de pays d'Europe qu'une réponse purement migratoire ne suffira pas. Loin s'en faut.

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1 commentaire:

  1. L'immigré est avant toute chose un être humain,et comme l'immigration le montre en Allemagne, elle n'est pas toujours à craindre.

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