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mardi 25 février 2014

Ukraine – Si la crise politique sanglante m'était expliquée...

Le soulèvement populaire en Ukraine a connu son dénouement avec la fuite de l'ancien chef de l'Etat Viktor Ianoukovich et s'est soldé par la mort de 82 manifestants. Mais au fait, de quoi s'agissait-il en réalité? Pourquoi un tel soulèvement ?  Que réclamait l’opposition ? Quelle était la position du gouvernement ? Qu'en disent l’Union européenne et la Russie son grand voisin ? Décryptage.

POURQUOI LE PEUPLE UKRAINIEN EST-IL DESCENDU DANS LA RUE ?
Tout commence à la fin du mois de novembre 2013. Le gouvernelent ukrainien d'alors suspend de manière unilatérale,  la signature d’un accord d’association avec l’Union européenne (UE) en préférant se tourner vers la Russie de Vladimir Poutine. Ce changement de cap soudain a choqué la population et provoqué les manifestations massives de l’opposition à travers des mobilisations sans précédent depuis la Révolution orange pro-occidentale de 2004. Viktor Ianoukovitch  qui était encore président a imputé à la situation économique difficile du pays, son impossibilité de signer l’entente, tout en reconnaissant les pressions exercées par Moscou. Ce choix entre l’Union européenne et la Russie a attisé l’opposition entre l’Ouest de l’Ukraine, partisan de l’Union, et l’Est toujours attaché à la Russie. La signature de l’accord était d’ailleurs déjà suspendue, l’Union européenne exigeant la libération de l’opposante et ex-première ministre Ioulia Timochenko, « officiellement » emprisonnée pour « abus de pouvoir ».

QUE RÉCLAMAIT L’OPPOSITION UKRAINIENNE ?
Au commencement, l’opposition réclamait la signature de l’accord d’association avec l’Union européenne et la libération d’Ioulia Timochenko. Mais avec l’escalade de la violence dans les rues, les manifestants ont changé de cap en exigeant le départ du président Ianoukovitch qu’ils accusaient de « vendre l’Ukraine à la Russie ». Ayant pris d'assaut la Place de l’Indépendance en plein cœur de la capitale, les manifestants s'étaient jurés de poursuivre l'insurrection jusqu’à ce que leurs revendications obtiennent gain de cause. 

QUE VOULAIT  LE PRESIDENT VIKTOR  IANOUKOVICH ?
Le pouvoir ukrainien dénonçait quant à lui, et ce depuis le début des manifestations de rue, une tentative de « coup d’État » de l’opposition. Le président avait même démenti avoir l’intention de signer un accord avec la Russie, même si le 17 décembre 2013, il avait fait le déplacement de Moscou pour y rencontrer Poutine, le maître du kremlin. Celui qui était encore le  président ukrainien affirmait toujours qu’un accord avec l’Union européenne est possible et que les négociations se poursuivraient.

ET LA RUSSIE DE POUTINE DANS TOUT CELA ?
La Russie, le géant voisin, voit d’un très mauvais œil, le rapprochement de l'Ukraine avec l’Union européenne. Moscou souhaite maintenir l’Ukraine dans son giron régional en l’invitant à rejoindre l’Union douanière que Vladimir Poutine « dirige ». Poutine a d’ailleurs joué un rôle central dans les récents événements qui ont mené à l’hésitation de l’Ukraine face à l’Union. Il a toujours fustigé les manifestants, dénonçant l’ingérence de l’Occident. Le président russe avait envoyé un message clair à l’Ukraine en faisant miroiter les avantages que la Russie pouvait lui accorder. Moscou avait même annoncé une réduction de 33% du prix du gaz vendu à l’Ukraine en plus de l’octroi d’un prêt de 15 milliards de dollars pour aider le pays à sortir de la crise.

LA POSITION DE L’UNION EUROPÉENNE
Au début des manifestations, l’Union européenne se contentait d’appeler au calme, le pouvoir ukrainien et l’opposition. Puis, elle a durcit le ton face à la montée de la violence. Certains pays européens ont dénoncé les pressions « inacceptables » de la Russie sur l’Ukraine, tout en se rendant à Kiev pour démontrer leur soutien à l’opposition. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a reçu le champion de boxe Vitali Klitschko, l'un des leaders de l’opposition qui réclame depuis le début des négociations la libération de l’ex-chef d’État et opposante Ioulia Timochenko, emprisonnée pour « abus de pouvoir ». L’Union européenne avait aussi annoncé que la signature de l’accord permettrait l’octroi d’une aide « à la hauteur des ambitions de l’Ukraine »,  20 milliards d’euros souhaités par Kiev dont le pays est durement frappé économiquement. Les discussions étaient rompues à cause des hésitations des autorités ukrainiennes dont le coeur balançait pour ainsi dire entre la Russie et l'Europe. 

La suite de l'histoire, tout le monde la connaît !

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