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mardi 25 février 2014

Cette jeunesse française frustrée dont on ne parle pas

Leur avenir est sombre. C'est une génération sacrifiée  ou perdue. Fin 2013, France Télévisions invitait les jeunes de 18 à 34 ans à répondre à un questionnaire en ligne sur eux-mêmes et leur génération. 210 000 se sont pris au jeu de cette opération baptisée    « Génération quoi ? ». Leurs 21 millions de réponses fournissent un matériau de recherche pour les deux sociologues de la jeunesse Cécile Van de Velde et Camille Peugny, maîtres de conférences à l'EHESS et à l'université Paris-VIII. Ils en tirent aujourd'hui les principaux enseignements, en se focalisant sur la tranche d'âge des 18-25 ans, centrale pour l'analyse.

La vie en noir
Interrogés sur leur devenir personnel, les jeunes répondants sont près des deux tiers à se déclarer plutôt ou très optimistes. En revanche, le regard qu'ils portent sur le destin de leur génération est extrêmement sombre. Vingt ans n'est pas le plus bel âge de la vie, pensent-ils majoritairement (à 51 %). Les mots-clés librement choisis pour définir leur génération sont édifiants : « sacrifiée », « perdue ». Et encore (après « Y », « Internet », « connectée »), « désabusée », « désenchantée », « galère »… « Autant ‘‘sacrifiée” est un terme qui a pu être induit par le discours des médias, analysent Cécile Van de Velde et Camille Peugny, autant ‘‘perdue” semble un choix spontané. » Donc révélateur.
Seuls 25 % des 18-25 ans ont la conviction que leur vie sera meilleure que celle de leurs parents. Ils sont 45 % à imaginer qu'elle sera pire, 29 % qu'elle sera semblable. Près d'un tiers (33 %) sont persuadés qu'ils ne connaîtront jamais autre chose que la crise. Quant à la vie de leurs propres enfants, 43 % pensent qu'elle sera encore pire que la leur. A toutes ces questions, les jeunes femmes répondent de façon encore plus pessimiste que leurs congénères masculins. « Ces pourcentages sont très élevés, sachant que les jeunes sont, dans la plupart des enquêtes, plus optimistes que leurs aînés. Ils le sont d'ailleurs dans cette enquête concernant leur avenir personnel, remarque M. Peugny. Ce qui apparaît ici, c'est le poids du discours de crise dans lequel nous baignons désormais, et le sentiment d'être pris dans une spirale du déclassement. »
Deux pondérations à apporter, selon lui, néanmoins. Les participants peuvent avoir été tentés de « surjouer un discours noir et cynique, ce qui est une manière de conjurer le sort ». Surtout, cette génération est fortement clivée en fonction des parcours et des statuts, précaires ou non. Ce n'est pas une mais des jeunesses qui se dessinent. En passant des étudiants ou salariés en CDI aux chômeurs-intérimaires-inactifs, le pessimisme gagne 20 points. L'expérience du chômage affecte fortement la projection dans l'avenir.

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2 commentaires:

  1. La jeunesse de cette époque que ce soit celle de France ou d'ailleurs, à cause de la crise ou du fait qu'elle préfère s'auto-employer à cause du manque d'emploi ou des sociétés dans lesquelles cette jeunesse ne trouve pas sa place parce qu'il n y a pas d'organisme pour gérer leurs présent et leur devenir. L’avenir s'annonce en effet sombre.

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  2. J’ai vu un débat sur France 2 ou l’on disait que le jeune devait rester lui-même et donc agir en fonction de ses compétences, oublier l’ancien modèle ou on avançait par grade et s’auto-employer, créer

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