"Le poids des mots, la force des idées..."

SOMMAIRE...

jeudi 2 janvier 2014

Automobile: à quand les usines de montage en Afrique?

Dans trois pays africains, Afrique du Sud, Égypte et Maroc, les constructeurs automobiles affûtent leurs armes pour booster leur capacité industrielle. Mais ailleurs, les petites unités d’assemblage sont jugées trop coûteuses, et l’importation domine.
Alors que les usines sud-américaines de General Motors, Renault et Toyota tournent à plein régime et que l’Europe centrale, la Turquie et l’Iran deviennent progressivement de véritables plateformes automobiles, l’Afrique peine à la queue du classement mondial. Tenez: 1,4 million de véhicules neufs sont vendus chaque année en Afrique  alors que seulement 591 109 y sont fabriqués.
Hormis l' Afrique du Sud, l’industrie automobile en Afrique en est encore à ses premiers balbutiements.Ainsi, l’Égypte ne produit que 69 000 véhicules par an et selement 50 000 pour le Maroc.Ailleurs, c’est le désert industriel, même s’il existe un réseau de sous-traitants en Tunisie et de petites usines d’assemblage en Afrique de l’Ouest et de l’Est.
Pour de nombreuses marques, le'Afrique n'est rien moin q'une zone de commercialisation et non de production. Conséquences: de longs délais d’acheminement, une gamme de choix restreinte, des fluctuations de prix liées au change, et un coût plus élevé u'en Europe. 

Un secteur en devenir
L'usine marocaine Renault Tanger Med est le plus imposant, avec un coût de 650 millions d’euros, elle fabrique 170 000 voitures et 400 000 par an à partir de 2015. Elle veut s'illustrer comme étant l' exemple-type d’usine intégrale au nord du Sahara.
L’Algérie, deuxième marché automobile du continent derrière l’Afrique du Sud, attire aussi les constructeurs de milieu de gamme, même si les négociations avec le gouvernement s’avèrent parfois difficiles.

À chaque constructeur son modèle
Avec ses 83 millions d’habitants, l’Égypte attire aussi, même si les projets y sont plus modestes. Ainsi en 2012, 3 000 4x4 Fortuner environ ont été assemblés au pays des Pharaons, où Toyota vend déjà 15 000 véhicules chaque année. Même stratégie pour GM, qui compte s’appuyer sur son usine égyptienne, d’une capacité de 50 000 véhicules par an, pour écouler des voitures en Tunisie et au Maroc grâce aux accords d’Agadir prévoyant des facilités douanières. Enfin, le chinois Chery, qui assemble 12 000 voitures par an au Caire, entend lui aussi étendre sa production.
Mais tout le monde ne suit pas la même route. PSA (marques Peugeot et Citroën), qui détient 10 % des ventes sur le marché maghrébin (40 000 véhicules par an, contre 5 000 au sud du Sahara), ne voit pas l’intérêt de produire sur place : « Construire une usine se décide en fonction de la capacité industrielle existante. Nous avons préféré nous appuyer sur nos usines espagnole et turque pour répondre à la fois aux demandes maghrébine et européenne », indique David Rio, directeur du commerce international de Peugeot pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
Partout, la vogue est aux grandes usines capables de faire des séries exportées sur un, voire sur plusieurs continents. On ne s’y lance pas à la légère, les investissements en jeu se chiffrent en centaines de millions d’euros. 

Le poids de l'histoire industrielle?
Le poids de l’histoire industrielle joue aussi. Une fois installé dans un pays du continent, un constructeur ne cherche pas à prendre pied chez les voisins, ce qui favorise la nation Arc-en-Ciel. Ainsi, Volkswagen fabrique à Port-Elisabeth 135 000 Polo par an, dont un tiers pour le marché national.Toyota, leader du marché sud-africain depuis les années 1980, écoule déjà 50 % de sa production sud-africaine en Afrique australe, profitant des accords douaniers de la South African Custom Union. Et il compte encore augmenter ses volumes africains : en 2010, il a produit à Johannesburg 123 752 pick-up Hilux, mais son usine est capable d’en fabriquer 220 000 par an.
En bref, si la capacité industrielle africaine est en pleine croissance, il y aura peu de pays élus par les constructeurs. Ceux-ci veulent de grandes usines intégrées au marché mondial et ne disperseront pas leurs investissements. En dehors de l’Afrique du Sud, du Maroc et de l’Égypte, qui combinent un environnement fiscal favorable à l’export, un tissu industriel et logistique suffisant et un marché national dynamique, il est donc peu probable que l’on voie émerger d’autres acteurs de premier rang. 

Avertissement aux lecteurs et lectrices

Les propos racistes, fascistes, sexistes ou homophobes, et d'une manière générale tous les propos injurieux et/ou diffamatoires seront sytématiquement supprimés sans préavis et leurs auteurs seront bannis du forum. Merci.

Enregistrer un commentaire

 
Copyright © 2013 AfriquEurope
Design by FBTemplates | BTT