Près de 250 personnes ont été placées en garde à vue, dimanche 26 janvier dans la soirée, au cours de la dispersion de la manifestation contre François Hollande qui a rassemblé à Paris 17 000 personnes selon la police, 160 000 selon les organisateurs. Des incidents entre quelques centaines de manifestants et la police ont éclaté à la fin de la manifestation. Des personnes, cagoulées et portant des masques de ski pour certains, ont lancé des projectiles, bouteilles, pétards, barres de fer, poubelles et fumigènes. Au total 262 personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.
La grande majorité des personnes interpellées « venaient au contact des forces de l'ordre au moment de la dispersion », selon une source policière citée par l'AFP. Parmi elles, douze personnes ont été interpellées en début de manifestation, dont cinq pour « port d'armes prohibées ». Dix-neuf policiers ont été blessés, dont un « potentiellement gravement » après avoir reçu un pavé dans la mâchoire, selon la police.
Le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a dit « condamner avec la plus grande fermeté les violences contre les forces de l'ordre commises par des individus, des groupes hétéroclites, de l'extrême et de l'ultra-droite, dont le but n'est que decréer du désordre en n'hésitant pas à s'en prendre avec violence aux représentants des forces de l'ordre ».
« LOBBY LGBT », « LEONARDA », JOURNALISTES OU FRANCS-MAÇONS
Dimanche après-midi, les manifestants étaient là pour protester à la fois contre la hausse de la fiscalité, le chômage, la loi sur le mariage pour tous, le muselage de la liberté d’expression de Dieudonné ou l’islamisation de la France. Sous une pluie battante, diverses organisations et individus aux revendications parfois contradictoires ont uni leurs voix dans ce qui a souvent ressemblé à une critique en bloc du système, composé selon eux de la « dictature socialiste » et des« médias collabo[rateur]s ».
A la fin de la manifestation, des porte-parole sont montés sur un podium, faisanthuer tour à tour François Hollande, Manuel Valls, Christiane Taubira, « le lobby LGBT », « Leonarda », les journalistes ou les francs-maçons. Un homme a conspué « la France des oligarques », un autre a donné rendez-vous « bientôt pour tout brûler ». Sur le podium, Béatrice Bourges, qui dirige le mouvement du Printemps français, a demandé que le Parlement entame une procédure de destitution de François Hollande « au nom de son impopularité et de son incapacité à gouverner », et a annoncé se mettre en grève de la faim en attendant.
Les organisateurs de la manifestation ont attribué dans la soirée les violences de dimanche à « des provocateurs de la police, sans uniforme, agressant les forces de l'ordre elles-mêmes pour leur fournir un prétexte à la répression ». « Les unités de maintien de l'ordre ont fait preuve d'une attitude extrêmement agressive et ultra provocatrice », et « Manuel Valls répand des mensonges », estiment-ils.
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