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samedi 28 décembre 2013

France - Afrique : ça y est: On prend les mêmes et on recommence !

Le 22 janvier 2012, François Hollande, alors candidat à la Présidence de la République, déclarait au Bourget, devant un public conquis: « Présider la République, c’est ne pas inviter de dictateurs en grand appareil à Paris ». Salve d'applaudissements. Rideau. 2 ème acte: les 6 et 7 décembre 2013, François Hollande, Président de la République Française, invitait à Paris justement, une quarantaine de chefs d’État africains, à un sommet  sur le thème « Paix et Sécurité en Afrique ». Jusque là, tout va bien, quoique.. Enfin bref! Le hic est que parmi les convives de l'Elysée, trônaient au premier rang des chefs d'Etat pas très recommandables. Vous en voulez? En voilà:  Idriss Déby, président du Tchad, arrivé au pouvoir par les armes, excusez du peu, il y a 23 ans!  Et depuis lors, ce protégé de la France  règne par la terreur et ne doit sa survie qu'au soutien de l’armée française qui lui a sauvé la peau plus d'une fois, face aux rebellions dont son régime fait face et  notamment les rébellions qui, en 2005-2006 ont manqué de peu de le chasser du pouvoir. Parmi les autres hôtes de la France,  le Congolais Denis Sassou Nguessou, figure emblématique de la françafrique, arrivé au pouvoir en 1979 puis battu aux élections en 1992 avant de revenir par les armes en 1997, au terme d’une guerre civile. Etaient aussi présents, Faure Gnassingbé et Ali Bongo, à qui un coup d’État dans le cas du président togolais et la fraude électorale pour l’actuel président gabonais, ont permis de succéder à leurs pères qui avaient régné respectivement 40 et 42 ans. Et enfin un certain Blaise Compaoré, au pouvoir depuis le meurtre en 1987 de son ami Thomas Sankara.

Le sommet de l'indécence?
La liste des dictateurs conviés à Paris pourrait se rallonger à l'infini.Q'importe? La vérité est que, en les recevant sur le perron de l’Élysée, François Hollande ne se contente pas de se contredire. Bien plus, il apporte la preuve éclatante de  la continuité de la Françafrique sur ses trois piliers : politique (soutien sans faille aux dictateurs amis), économique (prédation organisée des ressources de l’Afrique) et militaire (avec l’éternelle justification coloniale des bonnes causes que l’on prétend défendre). Au regard de la nouvelle tactique adoptée depuis quelque temps dans les officines, le seul infléchissement perceptible à l'oeil nu est la pose de la feuille de vigne qu'est la caution des Nations-Unies,  recherchée et obtenue sans peine en deux temps trois mouvements et bien-sur celle non moins importante  de l’Union européenne. On le voit, la fin de la françafrique n'est pas pour demain.

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