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mardi 1 avril 2014

MANUEL VALLS : CET AMBITIEUX DEVENU PREMIER MINISTRE DE LA FRANCE

Après de longues semaines de spéculations, qui ont vu la liste des prétendants crédibles pour le poste de premier ministre, Matignon se réduire à son nom et à celui de Jean-Marc Ayrault. Après plusieurs jours d'un intense rapport de force entre les deux hommes et quelques heures qui ont vu ministres et conseillers friser la crise de nerfs, la nomination de Manuel Valls au poste de premier ministre a été confirmée, lundi 31 mars par le président Hollande.


Le ministre de l'intérieur, qui n'envisageait de quitter la place Beauvau que pour Matignon, aura donc eu gain de cause. Au mois de novembre dernier, l'éventualité de nomination à ce poste prestigieux et dangereux avait déjà été évoquée entre Manuel Valls et François Hollande, avant d'être finalement abandonnée. M. Ayrault avait alors sauvé sa place à Matignon en lançant sa grande réforme fiscale. 

MANUEL VALLS : UN PUR PRODUIT DES SONDAGES
Au regard de l'ampleur de la débâcle de la gauche aux récentes élections municipales, François Hollande a donc dû se résoudre à la nomination de son ministre de l'intérieur, dont la puissance en termes de popularité, à terme, ne peut constituer pour lui qu'un motif d'inquiétude. « Lundi matin, il sondait encore les derniers espoirs qu'il avait de ne pas se résigner à Valls », explique une source au sein de l'exécutif. A cette heure, il n'avait de fait pas encore tranché, maintenant dans l'incertitude jusqu'à son entourage proche. C'était avant qu'il ne reçoive à l'Élysée Jean-Marc Ayrault, puis Manuel Valls, donc, à qui il a annoncé sa nomination.
Entre le risque de grogne au sein de sa majorité et l'impérieuse nécessité de réagir vite et fort après la déroute historique de dimanche soir, le chef de l'État a vite fait le calcul. Coût et bénéfice politique ont été soigneusement pesés par M. Hollande, condamné à nommer un chef du gouvernement susceptible, à terme, de le concurrencer dans la perspective de 2017. Et, aussi, une personnalité fortement clivante à gauche, qui a crispé au sein du PS et de ses alliés de gauche.

RAPPORT DE FORCE
Inconnu du grand public il y a quatre ans encore, vilipendé par ses camarades socialistes comme le « sarkozyste » du PS, coutumiers des prises de position iconoclastes au sein de son propre parti, Manuel Valls a connu une progression sondagière exponentielle, jusqu'à s'imposer, quelques mois après son arrivée à Beauvau, comme la personnalité politique la plus populaire et le ministre le plus apprécié d'un gouvernement qui compte peu de personnalités reconnues par l'opinion.
Il a également été au cœur de nombreuses passes d'armes au sein de la majorité et de l'exécutif, de la réforme pénale à l'affaire Leonarda, en passant par ses propos sur les Roms. Mais l'image de Manuel Valls, incarnation de l'autorité qui fait tant défaut au président, sur fond de nécessité d'en finir avec deux ans d'amateurisme et de couacs, l'aura emporté. Le chef de l'État, qui ne comprend, au fond, que le rapport de force, aura donc été contraint de céder à celui de ses ministres qui en joue le plus.

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