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lundi 3 février 2014

Manif pour tous : à Paris, un défilé contre l'« idéologie destructrice des ministres »

Les organisateurs de la Manif pour tous ont comptabilisé, dimanche 2 février, près de 500 000 manifestants à Paris, et 40 000 à Lyon. Selon les chiffres de la police, ils étaient 80 000 dans la capitale, et 20 000 à Lyon.
Chacun a son drapeau ou son t-shirt de la Manif pour tous. Rose pour représenter les filles, ou bleu pour représenter les garçons, car les stéréotypes, « on les défend », ce dimanche à Paris. Sous le soleil d'après-midi, le défilé, composé de manifestants de tous âges, venus pour beaucoup en famille, a une allure bon enfant. Les banderoles et pancartes se répètent : « papa, maman et les enfants, c'est naturel » ou « un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant ».
Mais dès lors qu'il s'agissait d'expliquer les raisons de leur colère, les langues se délient. « On est à un changement de civilisation qui va bouleverser la famille », déplore Jean-Baptiste. Ce Lillois d'une trentaine d'années, commercial dans la communication, est persuadé que l'Etat prépare une « société orwelienne utopique » dans laquelle l'enfant n'aurait plus de droits et deviendrait un produit de consommation.
« NOUS ALLONS VERS LA DICTATURE »
François, un Parisien de 76 ans, fidèle des Manif pour tous, s'indigne lui aussi contre « les lois de changement de société ». Souriant et ouvert à la discussion, il s'inquiète cependant du « monde décrit par Orwell » dans lequel « le gouvernement veut nous emmener ». Les fauteurs de trouble sont, selon lui, avant tout les ministres, dont celui de l'éducation nationale, Vincent Peillon, ce « philosophe avec qui nous allons vers la dictature ».
Son ami Robert ajoute d'autres noms : ceux du ministre des droits des femmes, Najat Vallaud Belkacem, et de la ministre de la justice, Christiane Taubira. « Ce sont des idéologues. Ils portent une idéologie destructrice. Leur réforme de société est inutile, ils ont autre chose à faire ! »
Henri Guaino, venu « pour marquer sa solidarité (…) pour l'amour et non la haine »se dit opposé à « l'indifférenciation sexuelle » et critique le gouvernement qui veut« diviser et radicaliser l'opposition » : « on reprochait à Nicolas Sarkozy de vouloir opposer la société, mais jamais elle ne l'a été autant », déclare-t-il.
UN ÉVENTAIL DE REVENDICATIONS
Bien inspirés par les éléments de langage fournis par les organisateurs de l'événement, les manifestants déroulent tous les mêmes arguments. Les « indices » de l'objectif du gouvernent, sont nombreux, disent-ils. Le mariage pour tous, bien que la loi soit déjà votée, est le premier élément critiqué par les manifestants, car, « il prive les enfants de leurs pères et de leurs mères »
Il y a aussi la PMA et la GPA, bien que la ministre de la famille a rappelé que la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes et la gestation pour autrui ne feraient pas partie de la prochaine loi famille, vont selon eux «déconstruire les arbres généalogiques ».
Puis le gender, cette « idéologie basée sur les expériences d'un médecin névrosé », croit savoir le Lillois Jean-Baptiste, qui entrerait à l'école via le rapport ABCD de l'égalité.
Suivent les mesures fiscales « anti-famille » comme la baisse du quotient familial, la fin des cotisations familiales des entreprises, ou encore la réduction du congé parental. « Tous ces indices montrent que l'Etat cherche à entrer dans nos consciences et dans nos vies », poursuit Jean-Baptiste. Avec son ami Martin, de Paris, ils soutiennent éagalement les Veilleurs, qui, contrairement au gouvernement, représentent « une forme d'espérance ».
 « MASSACRER LES ENFANTS »
« Le gender consiste à arracher les enfants à leurs familles », entend-on, un peu plus loin, au micro de l'un des chars. « On ne veut pas de cette théorie, de ce délire du moment de Vincent Peillon. »

Un peu à l'écart du défilé, Margo, venue de Fontainebleau avec ses cinq enfants, un peu timide, tente d'expliquer sa colère : « Nous sommes venus manifester car la politique anti-famille fait tout pour massacrer les enfants ».
Elle aussi l'explique par le mariage des couples homosexuels, la PMA et la GPA et surtout « le gender », qui fait que, dit-elle, « on explique aux petits garçons que ce ne sont pas des petits garçons »« L'enfant n'est pas un jeu et n'est pas un droit », martèle-t-elle.
Puis, donnant l'air de ne pas savoir si elle peut le dire ou non, elle lâche qu'elle est contre l'IVG. « Ce n'est pas le sujet aujourd'hui », reprend immédiatement son amie Véronique, à ses côtés.  « C'est le gender qu'on vient dénoncer. Ce qu'on explique aux enfants à l'école, c'est un truc de dingues. A l'école, on demande aux enfants de trois ans s'ils sont des garçons ou des filles, et s'ils seront homosexuels, hétérosexuels ou bisexuels. »
Arrivent alors deux femmes, inquiètes de savoir si elles vont bien être comptabilisées parmi les manifestants. Elles sont rapidement rassurées par la pancarte qui indique « zone de comptage » :  « Nous ne sommes pas venues pour rien ! »
Près de cette zone, dans laquelle des militants disposent d'outils pour estimer le nombre de manifestants, est aussi placée une « quête » pour « participer aux frais » d'organisation de la manifestation.
Plus loin, un petit attroupement est posté devant la « buvette officielle » de la Manif pour tous et le stand de vente de produits dérivés. « Venez acheter votre porte-clef, vos pin's et vos t-shirt, invite un homme avec son porte-voix. Ils ont été spécialement affrétés pour vous ! »
A l'approche du podium de fin de parcours, sur la place Denfert-Rochereau, où s'expriment les porte-paroles de la manifestation, des écrans géants permettent aux retardataires de profiter des discours. Applaudissements et huées se succèdent et rythment la conclusion du défilé.
L'un des porte-paroles de la Manif pour tous, Lionel Lumbroso (le « gauchiste de la bande » dit un manifestant), critique « les idéologues du gouvernement » et « la vieille gauche idéologue »« Les forces de progrès aujourd'hui, c'est nous ! », lance-t-il devant une place qui attendait encore l'arrivée de tous les manifestants.

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