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samedi 25 janvier 2014

François Hollande chez le pape François: les sujets de la discorde

Le président de la République Française a été reçu vendredi au Vatican, une première depuis son élection en mai 2012. Les deux chefs d'Etat ont-ils pu s'accorder sur les sujets diplomatiques sans aborder les sujets de société qui les opposent fondamentalement? 

François Hollande a été reçu vendredi par le pape François pour la première fois depuis le début de son quinquennat. Au programme, la paix en Afrique, le sort des chrétiens d'Orient et l'environnement. Des dossiers plutôt consensuels qui masquent en réalité le fossé qui séparent les deux hommes sur de nombreux sujets de société.  

Lors de cette visite, le souverain pontife a surfé sur la même ligne que ses prédécesseurs sur tous les sujets de moeurs. Visiblement, les observateurs ont pu remarquer que le pape François était moins jovial que de coutume mais Il s'est employé autant que faire se peut, à donner une image apaisée de ce sommet. Pourtant les sujets qui fâchent sont légion:

L'avortement

L'agenda politique ne facilite pas une rencontre apaisée. 40 ans après la loi Veil, l'Assemblée nationale a voté mardi un amendement sur l'IVG supprimant la mention de "détresse" pour une femme ne voulant pas poursuivre sa grossesse. Un détail symbolique, qui ne changera probablement rien à la pratique, mais contre lequel le pape François a pris position. A la veille du rassemblement anti-avortement organisé le week-end dernier à Paris, le souverain pontife a salué l'initiative des participants. 
Avant même son élection au Saint-Siège, le pape François a fait de la lutte contre l'IVG son cheval de bataille. En 2012, lorsque le gouvernement de Buenos Aires, dont il était alors l'archevêque, a dépénalisé l'avortement en cas de viol, il a dénoncé une mesure "lamentable". "Quand nous parlons d'une mère enceinte, nous parlons de deux vies, les deux doivent être préservées et respectées, car la vie est une valeur absolue", avait-il déclaré dans le quotidien La Nacion. Un message qu'il a depuis tenu à de nombreuses reprises. Début janvier, lors de ses voeux au corps diplomatique, il a une nouvelle fois rappelé "l'horreur" que suscitait en lui l'avortement. 

L'euthanasie

Lors de sa grande conférence de presse, François Hollande a annoncé qu'un projet de loi sur la fin de vie - l'une de ses promesses de campagne - serait étudié "d'ici quelques semaines" après les recommandations du comité d'éthique. Si l'on ignore jusqu'où ira la loi - laisser-mourir, suicide assisté, euthanasie... - le Saint-Siège est farouchement opposé à l'intervention de la médecine pour abréger les souffrances.  
Les arguments du pape François pour dénoncer l'euthanasie sont peu ou prou les mêmes que pour l'avortement. Le souverain pontife dénonce la volonté des gouvernements d'outrepasser la loi de Dieu pour régir la mort. "Chaque personne âgée, même si elle est malade ou en fin de vie, porte en elle le visage du Christ. On ne peut les éliminer!", a-t-il déclaré en septembre dernier.  

Le mariage gay

Autre sujet de discorde potentielle entre les deux hommes, l'adoption l'an dernier de la loi sur le mariage gay. Depuis mai 2013, 7000 couples homosexuels se sont passés la bague au doigt. Des unions contre nature, selon le souverain pontife.  
En 2010, lors du débat sur l'ouverture de mariage aux couples du même sexe en Argentine, son pays d'origine, Jorge Mario Bergoglio a mené une véritable croisade contre ce projet de loi qu'il a qualifié dans le quotidien La Nacion de "dessein du Démon, responsable du péché en ce monde, qui cherche sournoisement à détruire l'image de Dieu : un homme, une femme, qui reçoivent le mandat de croître, de se multiplier, et de dominer la terre."  

L'intervention en Syrie

La politique intérieure n'est pas l'unique sujet de discorde entre les deux hommes. L'été dernier, lorsque deux journalistes du Monde ont apporté la preuve que des armes chimiques avaient bien été utilisées en Syrie, le pape François a multiplié les initiatives pour dissuader la France et les Etats-Unis de toute intervention militaire.  
Se situant dans la droite ligne de Jean-Paul II qui, en 2003 s'était opposé à la guerre en Irak, le chef de l'Eglise catholique a qualifié les projets d'intervention de "faillite pour l'humanité" et a plaidé pour "une juste solution au conflit fratricide". Un plaidoyer pour la paix qui cache également des considérations diplomatiques: le souverain pontife craignait une extension du conflit à l'échelle régionale et un risque accru pour les minorités chrétiennes au Moyen-Orient.  

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