Cette image d'épinal qui risque fort bien de lui coller à la peau, est rendue publique pour la première fois le jeudi 30 juillet 2009. Ce jour-là, le président Obama a convoqué les acteurs de la première querelle raciale de sa présidence. D'un côté, l'éminent universitaire noir Henry Louis Gates, ami de longue date du président américain, et de l'autre James Crowley, le policier blanc qui l'a injustement arrêté le 16 juillet 2009. Les trois hommes partagent une bière autour d'une table dans les jardins de la Maison Blanche, pour sceller la réconciliation entre l'universitaire noir et le policier blanc, et au-delà entre deux communautés qui se sont souvent regardées au cours de l'histoire en chien de faïence.
Les observateurs baptisent cette rencontre avec beaucoup d'humour " Le sommet de la bière "!
Un sommet de la bière dans les jardins de la Maison Blanche ? Rien que ça ! Barack Obama et son vice-président, Joe Biden, tous deux en bras de chemise, lèvent le coude! Officiellement, il s'agit de donner l'exemple du dialogue interracial après deux semaines de vives polémique. James Crowley avait arrêté Henry Louis Gates alors que ce dernier tentait de pénétrer chez lui. La police était intervenue après un appel d'une femme ayant vu un Noir essayer de forcer une porte. D'après les forces de l'ordre, Gates avait été arrêté en raison de son emportement et de son manque de coopération. Il aurait refusé dans un premier temps de justifier son identité et crié sur le policier devant des personnes rassemblées devant chez lui. L'éminent professeur, qui réclamait des excuses, avait estimé que son cas témoignait de la persistance de stéréotypes racistes et jugements au faciès.
LE "SOMMET DE LA BIÈRE"
Peu de temps après les événements, Barack Obama déclarait lors d'une conférence de presse, que, s'il n'était pas au courant "de tous les faits", la police de Cambridge, dans le Massachusetts, avait "agi de façon stupide" lors de l'interpellation de Henry Louis Gates. Ce sont ces propos qui ont jeté de l'huile sur le feu, la police s'estimant alors outragée. L'affaire a soulevé une frénésie médiatique sans précédent, au point que des chaînes comme CNN affichaient à l'écran un compte à rebours jusqu'à l'heure prévue du "sommet de la bière".
Après le "sommet de la bière" en 2009, Barack remet ça en 2010 lors des Jeux Olympiques organisés par son voisin le Canada à Vancouver. L'équipe de hockey des USA affronte le pays hôte. Obama parie sur une caisse de ...bière avec son homologue canadien, le premier ministre Harper. Les USA perdent la finale. L'ambassadeur des Etats-Unis au Canada fait livrer une caisse de bière canadienne et une caisse de bière américaine au premier ministre qui a ainsi remporté son pari de la bière !
2014 : on prend les mêmes et on recommence ! Jeux Olympiques de Sotchi. Américains et canadiens sont en finale pour les femmes et en demi-finale pour les hommes. Obama et Harper parient à nouveau sur la ... bière ! Les Canadiennes ont remporte leur finale hier. Obama tiendra t-il sa promesse comme d'habitude ? En tout cas, le premier ministre canadien a déjà fait savoir sur son compte Twitter qu'il est impatient de recevoir sa caisse de bière.
En attendant, la demi-finale messieurs qui pourrait peut être permettre à Obama de réduire la marque? Car il faut noter que pour le moment, Obama est mené deux caisses de bières à Zéro, deux caisses de bière pour le premier ministre canadien et zéro caisse de bière pour Obama. La revanche enfin?
Au delà de la bière, une opération de com'
D'aucuns pourraient se poser la question de savoir pourquoi dans un contexte international particulièrement anxiogène avec les tueries à Kiev et à Bangui pour ne citer que ces cas-là, les puissants de ce monde passent leur temps à faire des paris de comptoir ? A la vérité, l'on doit de dire qu'il ne s'agit rien moins que des opérations de communication savamment concoctée par les équipes de la Maison Blanche pour donner une image plus humaine à l'homme le plus puissant du monde. L'idée c'est de montrer que Barack Obama a beau être le président de la plus grande nation au monde, il n'en reste pas moins un homme, un être humain, comme monsieur tout le monde.... Vu sous cet angle, il ne nous reste plus qu'à lever nos verres (avec modération bien sûr) à la santé de ce sacré Obama qui n'a pas fini de nous surprendre.
eh oui! levons nos verres à sa santé et surtout avec modération!
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