La disparition d'un géant de l'histoire contemporaine, Nelson Mandela pour ne pas le nommer, a suscité l'unanimité internationale autour de la cascade des hommages qui ressemblaient à s'y méprendre, à l'hommage du vice à la vertu! Des larmes de crocodile ont été versées à profusion dans un concert de louanges qui confinaient au fanatisme et à la vénération, dans un bal d'hypocrites amnésiques. Des duos improbables ont même occupé les premières loges. Ici le tandem Hollande-Sarkozy, dévisant en toute intimité comme de vieux amis, devant les flashes du monde entier alors qu'ils s'évitent dans leur propre pays. Là-bas, le duo Obama-Bush affichant une apparente entente. Plus loin,la tristesse du vice-président du Front National Monsieur Phillippot... Face à ces mémoires sélectives, on serait tenté d'oublier que ce n'est qu'en 1977 que la France a cessé de livrer des armes à l'Afrique du Sud et ce un an après le massacre de Soweto et tenez-vous bien 14 ans après les deux votes de l'ONU qui interdisaient la livraison d'armes et de pétrole à l'Afrique raciste de l'époque. Business is business: la France a continué de vendre les armes à l'Afrique du sud qui en retour lui livrait un millier de tonnes d'uranium par an. Ce n'est donc pas le fait du hasard si, pendant que l'apartheid battait son plein en Afrique du sud, trônait au parlement français un groupe "Amitiés France - Afrique du Sud" présidé à chaque fois par des députés gaullistes qui ne se faisaient par prier pour traiter Nelson Mandela de "terroriste" et "communiste"... Inutile de revenir sur les complicités de la droite française et d'une partie de la gauche avec le régime sud-africain ségrégationniste.En 1984, Jacques Chirac résume nettement mieux, la situation de cette ambivalence : « De par la situation qu’elle occupe sur la route du pétrole, de par ses richesses minières, de par son opposition à la propagation de mouvements subversifs, l’Afrique du Sud mériterait qu’on la traite avec plus de considération ».
Quid des Etats-unis? Saviez-vous que ce n'est que tout récemment, en 2008, que le nom de Nelson Mandela et de son parti l'ANC ont été retirés de la liste noire du terrorisme au pays de Bush? Saviez-vous que selon une loi introduite par l'administration Ronald Reagan dans les années 80, Nelson Mandela et les membres de son parti avaient seulement le droit de se rendre au siège des Nations-Unies à New-York ? Saviez-vous que ce n'est qu'à partir de 2008 que l'ancien président Mandela, prix nobel de la paix, pouvait circuler librement aux Etats-Unis?
Et la Grande-Bretagne alors? Le seul mot utilisé par la dame de fer durant les années Thatcher pour qualifier l'ANC de Mandela était : " Terroriste" ! On comprend donc pourquoi Margaret Thatcher, s'est toujours opposée aavec fermeté; aux sanctions internationales contre l'Afrique du sud raciste. «Nous estimons que les sanctions ne font que durcir les attitudes» déclarait-elle devant le parlement britannique en 1987.
On le voit: durant les années de braise en Afrique du Sud, le pays du sinistre Botha était villipendé le jour devant caméras et micros et la nuit, les mêmes commerçaient avec ce régime ségrégationniste, n'hésitant à tirer à boulets rouges sur le "terroriste communiste" Mandela qu'ils vénèrent tous aujourd'hui. Ah hypocrisie, quand tu nous tiens!
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