Le président français François Hollande a demandé vendredi à l'ONU de jouer "un rôle plus important" en Centrafrique. Cet appel au secours à peine voilé, intervient dans un contexte de terreur à Bangui, la capitale centrafricaine en proie au quotidien à des massacres sans nom. Dans un entretien téléphonique avec le Secrétaire Général des Nations-Unies Ban Ki-moon, le François Hollande a souhaité que "les Nations unies jouent un rôle plus important encore dans la période de transition en Centrafrique". Cet appel au secours a été suivi par le cri de détresse de l'archevêque de Bangui Mgr Dieudonné Nzapalainga, qui demande l'envoi urgent de Casques bleus en Centrafrique. Et pendant ce temps, dans ce climat d'extrême confusion, le président de transition Michel Djotodia, impuissant, protégé par sa garde rapprochée issue de l'ex-Séléka, est retranché au palais présidentiel aux abords duquel des tirs nourris ont été entendus ces derniers jours.
Que faut-il penser de cette cacophonie qui démontre à suffire, que les vieux démons non exorcisés de la françafrique ont encore de beaux jours devant eux?Que faut-il penser de ces cris de détresse alors même que François Hollande affirmait que la mission des forces françaises en Centrafrique serait de courte durée? La France se sent-elle prise au piège d'un conflit sans fin dans lequel elle pressentirait déjà le danger imminent de l'enlisement? La situation serait-elle devenue si explosive sur le terrain au point où la France se sent d'ores et déjà dépassée par les évènements? En réalité que peut la France en Centrafrique avec des effectifs faibles de ses troupes qui peinent à contrôler la situation? Des estimations proches de la Croix-Rouge font état d'un millier de victimes depuis le 5 décembre. Que fait la France dans le bourbier centrafricain? Ne faut-il pas laisser Michel Djotodia et son ex-Séléka remettre de l'ordre dans ce pays qu'ils ont destabilisé avec leur coup de force avant d'être rattrapés par la réalité? Ne faut-il pas les abandonner à leur triste sort dans le but de lancer un avertissant à tous les apprentis dictateurs qui s'aviseraient à semer le trouble dans leur pays tout en caressant l'espoir que la France viendra y faire régner l'ordre? Fort-heureusement, au nom des principes sacro-saints d'une France humaniste, dévastée à jamais par le remords de la mauvaise conscience coloniale, cette France-là ne laissera pas mourrir les centrafricains comme Néron qui chante pendant que Rome brûle..
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