Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a
présenté, lundi 24 février, son programme devant les sénateurs. Dans un discours ambitieux et énergique, le jeune chef du gouvernement a invité l'Italie à un « changement radical et immédiat ». Le Sénat a voté la confiance par 169 voix contre 139. Le moins que l'on puisse dire est que le jeune président du conseil italien, âgé de 39 ans seulement, n'a pas ménagé sa peine. Plus enthousiaste que jamais, il veut porter le changement à la tête d'un gouvernement restreint qui ne compte que 16 ministres, une équipe jeune et peu expérimentée. Le nouveau premier ministre est conscient de relever un défi : « Dès que je suis arrivé au Palais
Chigi, j’ai téléphoné à une jeune femme de mon âge qui s’appelle Lucia
et qui doit affronter un dur procès contre son ex-fiancé qui lui a
mutilé le visage avec de l’acide. J'ai téléphoné à un ami qui a perdu
son emploi. Et puis, j’ai longuement réfléchi sur l’effet que pouvait
produire sur un jeune, du même âge que le mien, l’affirmation selon
laquelle notre gouvernement sera celui d’un changement radical et
permettra à l’Italie de devenir un lieu d'opportunités. »
Et le nouveau chef du gouvernement a conclu son discours en disant : « Le temps du courage est venu. Si nous perdons, ce sera ma faute, je ne chercherais pas d'alibi ». Son
discours à la volée a duré une heure d'horloge. Pas moins. Un brin provocateur, Matteo Renzi a déclaré que
l'abolition du Sénat sous sa forme actuelle figure en bonne place dans
son programme. Evoquant la grosse dette de l'Italie - plus de 130%
du PIB - il a affirmé que l’Italie devait mettre de l'ordre dans ses
comptes non pas pour obéir à Angela Merkel la chancelière allemande, mais par respect pour ses
propres enfants. ■ ZOOM : la presse italienne passe au scanner le « style Renzi »
Ce mardi, la presse italienne s'est penchée tôt le matin, sur la manière dont s’exprime Matteo Renzi. L’homme du changement radical a brisé les rites institutionnels en prononçant hier un discours au Sénat, étudié surtout pour « l’opinion publique », comme il dit quand il parle des Italiens.
Selon un sondage du Corriere della Sera, son discours d’homme concret qui souligne que, lui parle avec les enseignants, que lui va sur les marchés, que lui ne s’enfermera pas dans les palais, a séduit 60 % du peuple italien.
Pour sa part, La Repubblica a sélectionné 20 phrases-clés du jeune premier ministre. Florilèges : « Ce n’est pas Angela Merkel, mais le respect que nous devons à nos enfants qui nous impose de mettre en ordre nos comptes », « Entre juin et septembre 2014, nous dépenserons des milliards d’euros pour les écoles parce qu’un pays bâtit sa crédibilité sur ses écoles », « Il faut immédiatement alléger la bureaucratie qui asphyxie l’Italie ».
Quant à lui, le quotidien La Stampa, passe en revue, les mots prononcés le plus souvent par le nouveau chef du gouvernement: « jeune, courage, rêve, vision, audace, rapidité, innovation ».
Reste à savoir où et comment le gouvernement du nouveau président du conseil italien va trouver les fonds pour révolutionner le pays et gagner son pari du " changement radical et immédiat ".
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