Le centre d'accueil des réfugiés de Lampedusa va être vidé après une polémique sur les conditions d'hébergement des migrants.
Le gouvernement italien a pris la décision d'évacuer, ce mardi 24 décembre, le centre d'accueil des réfugiés de Lampedusa. Cette décision intervient une semaine après la diffusion d'une vidéo sur les conditions d'accueil des migrants, vidéo qui a fait scandale et a choqué l'Italie et l'Europe.
200 immigrés à évacuer d'urgence
Dans une interview au quotidien Avvenire, le vice-ministre de l'Intérieur Filippo Bubbico a déclaré: "D'ici la fin de la journée, le centre de Lampedusa sera vidé de ses quelque 200 immigrés". "Un premier groupe de cent réfugiés est en train de quitter le centre pour être transféré par avion à Palerme. Un deuxième groupe partira dans l'après-midi avec un nouveau vol spécial", a déclaré, pour sa part, Khalid Chaouki, député du Parti démocrate (PD) principal parti de la gauche.
M.Chaouki, d'origine marocaine, s'était "barricadé symboliquement" dimanche dans le centre bondé de Lampedusa, affirmant qu'il y resterait tant que les migrants, qui y sont pour certains depuis des mois, ne seraient pas transférés ailleurs. "J'ai trouvé ce que je craignais : un lieu indigne où il pleut des toits", avait-il alors affirmé.
37 personnes en grève de la faim
Les conditions d'hébergement et la durée de leur séjour ont suscité une très vive protestation d'immigrés maghrébins qui se sont cousus la bouche samedi pour protester contre leur détention dans un "Centre d'identification et d'expulsion" (CIE). Quatre immigrés du CIE ont été expulsés lundi vers leurs pays d'origine (Tunisie et Maroc) dont deux appartenant au groupe de protestataires. D'autres ont pris le relais, de sorte que "neuf immigrés continuent d'avoir la bouche cousue", a déclaré mardi le directeur du centre Vincenzo Lutrelli.
Ramener à 2 mois maximum au lieu de 18 la durée de séjour dans les CIE
Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a promis lundi devant la presse de revoir les conditions d'accueil de migrants et réfugiés dès janvier 2014. Le gouvernement envisage d'abaisser de 18 à 2 mois maximum la durée de séjour dans les CIE, d'augmenter le nombre de commissions régionales étudiant les demandes d'asile et de modifier la loi Bossi-Fini qui considère l'immigration clandestine comme un délit passible de la prison.
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